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Et tout le reste est littérature.

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21 janvier 2021

J’entends souvent : « C’est incroyable tout ce qui se passe en ce moment ! Ça doit t’inspirer pour ton prochain roman ! »
Eh bien en fait non.

D’abord parce que l’essentiel a déjà été dit par des auteurs SF dont l’intention louable était de mettre en garde contre les dérives de leur siècle (on peut constater à ce sujet l’influence limitée de la littérature, à l’exception notable de « 1984 » de George Orwell, passé sans transition du statut de roman à celui de manuel de gouvernement).

Ensuite parce que les événements eux-mêmes se sont affranchis du réel et sont devenus des fragments romanesques. Ivres de leur émancipation brutale, ils déambulent désormais, pour notre malheur, entre Ubu roi et Big brother. 

« Nous vivons dans un monde psychotique. Les fous sont au pouvoir. Depuis quand en avons-nous la certitude ? Depuis quand affrontons-nous cette réalité ? Et… combien sommes-nous à le savoir ? »

Philip K. Dick, Le Maître du Haut Château


(...)

18 janvier 2021 (2)

L’auteur, dans une veine autobiographique, y narre l'errance d'une poignée de soldats italiens perdus sur le front russe au début de l’année 1943 ; des hommes qui souffrent, qui ont faim, qui ont froid et qui luttent pour conserver leur humanité.
On réapprend au fil des pages à quoi ressemble vraiment la guerre ; et l’évidence qu’on ne repousse jamais la mort en s’arrêtant de vivre.

« J'ai encore dans les narines l'odeur de la graisse qui fumait sur le fusil-mitrailleur brûlant. J'ai encore dans les oreilles le crissement de la neige sous les brodequins ; le froissement des herbes sèches battues par le vent sur les rives du Don. J'ai encore devant les yeux ce que je voyais au-dessus de ma tête : la nuit, le carré étoilé de Cassiopée, le jour, les poutres au plafond du bunker. Dès que j'y pense, j'éprouve la même terreur qu'en cette matinée de janvier où la Katiucha se mit à nous cracher dessus de ses soixante-deux canons. »

 Mario Rigoni Stern, Le Sergent dans la neige 


18 janvier 2021 (1)

Depuis le débarquement du virus chinois, il paraît que nous sommes en guerre. Mais à part les mensonges répétés de nos communicants, les prouesses habituelles de notre belle administration et un enrégimentement des médias, on n’a pas vu grand-chose, notamment du côté des hôpitaux dans lesquels on continue à fermer des lits. On dirait que tous les efforts ont été concentrés sur le front de nos libertés, qu’on dégomme les unes après les autres. On a créé pour ça un Conseil de défense plutôt efficace : défense de se réunir, défense de circuler, défense de travailler, défense de s’exprimer, défense de prescrire, défense de manger la bûche de Noël avec papy et mamie, défense de prendre l’apéro – en la matière l’imagination paraît sans limite.

Pour redescendre sur terre, j’invite notre Etat-major en carton-pâte à lire le petit roman de Mario Rigoni Stern, « Le Sergent dans la neige », disponible en poche dans la collection 10/18, que j’ai découvert récemment.

(...)


15 janvier 2021

Hier, je disais que j’avais beaucoup marché pendant les confinements. J’ai également organisé, avec quelques amis désintoxiqués de leur télécran, des pique-niques sauvages. C’était à la fois peu de chose et beaucoup, au regard de la psychose ambiante. Avec, toujours, l’impression étrange d’être de ces derniers humains dans un film de zombies. 

En 2014, j’ai publié chez Gallimard un roman intitulé « Le regard des princes à minuit ». Il y est question d’une poignée de jeunes gens décidés à défier leur époque. Ils ont recours pour cela non à l’affrontement mais au Pas de côté, à l’exploration d’autres voies propres à décontenancer l’air du temps. A redonner de l’épaisseur au monde et à l’existence. Une sorte d’insurrection poétique. Vaste et enthousiasmant programme.

« Où est-elle donc passée, cette plaisante culture de l'art de vivre ? Cette existence fondée sur une acceptation joyeuse de la vie ? Disparue ! Disparue, et peut-être à jamais. » 

Ernst Jünger, Carnets de guerre


14 janvier 2021
 
Pendant les confinements grotesques auxquels on nous a contraints jusqu’à présent, j’ai beaucoup marché, à beaucoup plus d’un kilomètre et beaucoup plus longtemps qu’une heure.
Il paraît que dans certains coins sauvages de France, des gendarmes héliportés ont verbalisé des randonneurs solitaires ; au même moment des grappes entières de gens s’entassaient dans le métro et des hordes de consommateurs dévalisaient le rayon papier toilette des supermarchés.
Les Allemands, philosophes invétérés, ont trouvé le mot parfait pour définir la France virultienne ; chers wanderers, amateurs d’espaces et d’horizons qui aimez vous tenir loin de la foule, bienvenue en Absurdistan.
 
« Celui qui gravit les plus hautes montagnes, celui-là se rit de toutes les tragédies, qu'elles soient réelles ou non. »
 
Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra


13 janvier 2021
 
En 2020, la campagne a pris sa revanche sur la ville.
Nos amis citadins ont cessé de se rengorger avec leur effervescence culturelle et leurs troquets branchés ; ils ont presque envié les ploucs du terroir, objets jusque là de leurs ricanements.
Mieux valait cette année être proche des champs et des bois que coincé dans un appartement.
Dans l’URSS de la grande époque, malheur à qui n’avait pas sa datcha ; autour des nôtres aujourd’hui, on y cultive moins ses légumes que sa liberté. 

Ôter ses chaussures
Et marcher pieds nus
Parmi les monts et les brumes.

Kenneth White, Les cygnes sauvages


12 janvier 2021
 
Cela fait dix jours que la neige, indifférente au réchauffement climatique, s’accroche à nos montagnes drômoises, pour la plus grande joie des enfants et des écrivains dont la nature contemplative n’est plus à rappeler.
Je ne cesse d’y traîner mes chaussures de marche, goûtant la magie retrouvée de l’hiver, arpentant sans me lasser les Paysages de neige de Kitagawa Utamaro (1753-1806) dont l’éditeur Picquier a réédité en septembre trois séries d’estampes qui abordent magnifiquement, de cette manière si japonaise, l’impermanence du cosmos.
 
Etre là,
tout simplement,
au milieu de la neige qui tombe.
 
Issa (1763-1827)




Chers tous,

J’ai décidé de quitter Facebook et Instagram, ainsi que WhatsApp, pour ne pas engraisser à outrance le Big data dont profitent des firmes qui malmènent de différentes manières la liberté d’expression.

Afin que ma part publique continue d’exister dans cet univers numérique impitoyable, j’ai décidé de créer un canal sur l’application sécurisée et actuellement indépendante Telegram : t.me/eriklhommeofficiel

Ça vaut ce que ça vaut en l’état et pour l’instant, mais en attendant de devenir un Furtif, il faut bien commencer à réfléchir autrement pour reprendre sa liberté !

Je vous souhaite une bonne année neuve !

Santé et Joies !

A bientôt sur le canal.

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