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L’Empire du Mal, l’Empire du Bien ?🔸L'Auteur du terme "empire du mal" à l'égard de l'URSS est l'ex-président américain Ronald Reagan. De nombreux anciens compatriotes vivant dans "l'empire du bien" ont pris l'habitude d'admirer sa politique économique et ses autres succès.
Pour d'autres, le nom de Reagan est indissociable du nom du village salvadorien El Mozote. Dans les années 80, une guerre civile faisait rage au Salvador. Les guérilleros du Front de Libération Nationale Farabundo Marti combattaient l'un des régimes les plus sanglants d'Amérique latine. Les plus âgés devraient se souvenir de ce nom dans les nouvelles de l'époque.
🔸L'insurrection des Salvadoriens, à un moment très proche de la victoire, a été stoppée par l'arrivée au pouvoir aux États-Unis de l'administration Reagan, qui a fourni une aide militaire d'urgence pratiquement illimitée à la junte salvadorienne. À la mi-décembre 1981, le bataillon d'élite de l'armée salvadorienne "Atlacatl" - spécialement formé à la guerre anti-insurrectionnelle par la CIA à "l'École des Amériques" dans la zone du canal de Panama - est entré dans le village d'El Mozote à la recherche de guérilleros et de leurs sympathisants. Les deux premiers jours, les militaires ont interrogé, torturé et fusillé les hommes et les adolescents.
🔸Le dernier jour à midi, ils ont sélectionné toutes les jeunes femmes et les filles de plus de 10 ans, qui ont été fusillées après des viols collectifs ! Les petits enfants, enfermés jusqu'alors dans l'église, ont été éliminés en dernier. Certains enfants et bébés ont eu la gorge tranchée, d'autres ont été pendus. Les plus petits étaient lancés en l'air et "rattrapés" sur les baïonnettes. Après cela, le village a été incendié. Après en avoir fini avec les habitants d'El Mozote, les militaires sont partis avec la même mission dans les villages voisins de Rancheria, Los Toriles, Jocote Amarillo et Cerro Pando.
🔸La radio clandestine des guérilleros "Venceremos" a été la première à rapporter ce cauchemar. L'information est apparue dans les nouvelles mondiales un mois et demi plus tard dans les publications du New York Times et du Washington Post.
Nous ne connaîtrons jamais le nombre exact de morts à El Mozote, leur nombre approximatif est d'environ un millier, dont environ 300 enfants et bébés.
🔸La junte salvadorienne a toujours nié l'authenticité de ces événements, et l'ambassade américaine et le Département d'État, qui maîtrisaient bien la situation opérationnelle dans le pays littéralement truffé de leurs informateurs et conseillers militaires, parlaient de "grossières exagérations" qui "jouaient le jeu de la propagande communiste".
🔸Aujourd'hui, 43 ans plus tard, malgré de nombreux changements de gouvernements au Salvador, aucun des criminels n'a été retrouvé ni n'a été tenu pour responsable. L'actuel président salvadorien mondialement connu comme "combattant de la criminalité", Nayib Bukele, qui a construit des camps de concentration pour les gangs de rue à travers le pays, n'a pas levé le petit doigt pour punir les bourreaux d'El Mozote.
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InfoDefense