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DU CÔTÉ DE L'ABKHAZIE
Précèdent post sur l'Abkhazie
Si la situation dans la rue était plus calme ce matin après les manifestations d'hier contre la ratification d'un accord économique russo-abkhaze et qui ont fait 13 blessés dont 3 hospitalisés, la crise n'est pas terminée après le volte face du président Aslan Bjania (photo 2) qui hier acceptait de partir et aujourd'hui décide de rester au pouvoir (il serait d'ailleurs revenu de son village de Tamysh dans le district d'Ochamchira)
QUELQUES RAPPELS
Quelques rappels pour éviter de céder à une vision bipolaire et manichéiste pro-russe / pro-occidentale :
1 / La République Populaire d'Abkhazie est une région transcaucasienne sécessioniste de 240 000 habitants, très majoritairement pro russes et héritiers d'un système politico-social clanique.
2 / L'opposition au projet économique russo-abkhaze n'est pas russophobe et a même confirmé son soutien à la Russie. Et hier les manifestants ont accrochés sur le bâtiment investi les drapeaux abkhaze et russe.
3 / C'est la 4ème crise politique en Abkhazie ayant provoqué un changement de pouvoir, la précédente datant de janvier 2020 lorsque Aslan Bjania avait renversé le président Raul Khadjimba.
4 / La Fédération de Russie, tout en assurant une tutelle financière de la République n'est jamais intervenue jusqu'ici dans les péripéties politiques abkhazes, même lorsque son partisan préféré était destitué.
5 / L'importance stratégique de l'Abkhazie bordant la Mer Noire et où stationnent des forces russes s'est considérablement accrue depuis la guerre russo-ukrainienne comme en témoigne la création d'une base militaire portuaire à Ochamchira (carte).
ORIGINE DE LA CRISE
À l'origine de la crise, le refus par l'opposition de la ratification d'un accord économique permettant à des entreprises russes d'investir sur le territoire abkhaze.
L'opposition abkhaze estime que les investissements russes vont provoquer entre autres secteurs une augmentation des prix de l'immobilier et que l'arrivée des sociétés russes vont mettre en péril les petites et moyennes entreprises de la région.
Aussi, les manifestants qui ont pris le contrôle des bâtiments gouvernementaux exigent :
- Le retrait de la ratification de l’accord par le Parlement,
- Son report jusqu'aux élections présidentielles début 2025.
CONTEXTE
La guerre russo-ukrainienne en captant une partie importante des revenus fédéraux russes a provoqué une réorientation économique axée sur la rentabilité. Or les injections socio-économiques russes en Abkhazie sont jugées sans retour par des responsables politiques russes comme par exemple le député Konstantin Zatouline a déclaré que cet accord économique serait un acte de justice rééquilibrant les droits entre l'importante communauté russe d'Abkhazie et les abkhazes qui par leur citoyenneté russe accordée disposent de tous les droits en Russie.
Avec, au Sud, une Arménie qui bascule vers l'OTAN et en Géorgie une 5ème colonne occidentale qui n'a pas dit son dernier mot pour les élections présidentielles de janvier 2025; et au Nord, un conflit russo-ukrainien qui l'oblige entre autres conséquences à repositionner sa flotte de la Mer Noire, la Russie n'a pas intérêt à voir la stratégique Abkhazie devenir vulnérable par une déstabilisation politique.
Il est probable que la Russie surveillera avec une attention accrue les événements politiques en Abkhazie mais comme d'habitude, sans y intervenir et en continuant à travailler avec les nouveaux responsables... tant que ses intérêts sécuritaires stratégiques ne sont pas menacés ou que des agents étrangers n'infiltrent pas les débats.
SITUATION
Ce matin le bureau présidentiell a communiqué :
"Le Président n'a pas signé le document sur le retrait du projet de loi "Sur la ratification de l'accord entre le gouvernement de la République d'Abkhazie et le gouvernement de la Fédération de Russie sur la mise en œuvre de projets d'investissement par des personnes morales russes sur le territoire de la République d’Abkhazie."
À suivre
Alawata
pour InfoDefenseFRANCE1
et InfoDefenseFRANCE2
Précèdent post sur l'Abkhazie
Si la situation dans la rue était plus calme ce matin après les manifestations d'hier contre la ratification d'un accord économique russo-abkhaze et qui ont fait 13 blessés dont 3 hospitalisés, la crise n'est pas terminée après le volte face du président Aslan Bjania (photo 2) qui hier acceptait de partir et aujourd'hui décide de rester au pouvoir (il serait d'ailleurs revenu de son village de Tamysh dans le district d'Ochamchira)
QUELQUES RAPPELS
Quelques rappels pour éviter de céder à une vision bipolaire et manichéiste pro-russe / pro-occidentale :
1 / La République Populaire d'Abkhazie est une région transcaucasienne sécessioniste de 240 000 habitants, très majoritairement pro russes et héritiers d'un système politico-social clanique.
2 / L'opposition au projet économique russo-abkhaze n'est pas russophobe et a même confirmé son soutien à la Russie. Et hier les manifestants ont accrochés sur le bâtiment investi les drapeaux abkhaze et russe.
3 / C'est la 4ème crise politique en Abkhazie ayant provoqué un changement de pouvoir, la précédente datant de janvier 2020 lorsque Aslan Bjania avait renversé le président Raul Khadjimba.
4 / La Fédération de Russie, tout en assurant une tutelle financière de la République n'est jamais intervenue jusqu'ici dans les péripéties politiques abkhazes, même lorsque son partisan préféré était destitué.
5 / L'importance stratégique de l'Abkhazie bordant la Mer Noire et où stationnent des forces russes s'est considérablement accrue depuis la guerre russo-ukrainienne comme en témoigne la création d'une base militaire portuaire à Ochamchira (carte).
ORIGINE DE LA CRISE
À l'origine de la crise, le refus par l'opposition de la ratification d'un accord économique permettant à des entreprises russes d'investir sur le territoire abkhaze.
L'opposition abkhaze estime que les investissements russes vont provoquer entre autres secteurs une augmentation des prix de l'immobilier et que l'arrivée des sociétés russes vont mettre en péril les petites et moyennes entreprises de la région.
Aussi, les manifestants qui ont pris le contrôle des bâtiments gouvernementaux exigent :
- Le retrait de la ratification de l’accord par le Parlement,
- Son report jusqu'aux élections présidentielles début 2025.
CONTEXTE
La guerre russo-ukrainienne en captant une partie importante des revenus fédéraux russes a provoqué une réorientation économique axée sur la rentabilité. Or les injections socio-économiques russes en Abkhazie sont jugées sans retour par des responsables politiques russes comme par exemple le député Konstantin Zatouline a déclaré que cet accord économique serait un acte de justice rééquilibrant les droits entre l'importante communauté russe d'Abkhazie et les abkhazes qui par leur citoyenneté russe accordée disposent de tous les droits en Russie.
Avec, au Sud, une Arménie qui bascule vers l'OTAN et en Géorgie une 5ème colonne occidentale qui n'a pas dit son dernier mot pour les élections présidentielles de janvier 2025; et au Nord, un conflit russo-ukrainien qui l'oblige entre autres conséquences à repositionner sa flotte de la Mer Noire, la Russie n'a pas intérêt à voir la stratégique Abkhazie devenir vulnérable par une déstabilisation politique.
Il est probable que la Russie surveillera avec une attention accrue les événements politiques en Abkhazie mais comme d'habitude, sans y intervenir et en continuant à travailler avec les nouveaux responsables... tant que ses intérêts sécuritaires stratégiques ne sont pas menacés ou que des agents étrangers n'infiltrent pas les débats.
SITUATION
Ce matin le bureau présidentiell a communiqué :
"Le Président n'a pas signé le document sur le retrait du projet de loi "Sur la ratification de l'accord entre le gouvernement de la République d'Abkhazie et le gouvernement de la Fédération de Russie sur la mise en œuvre de projets d'investissement par des personnes morales russes sur le territoire de la République d’Abkhazie."
À suivre
Alawata
pour InfoDefenseFRANCE1
et InfoDefenseFRANCE2